photos de Christine Lacouture
Jacques Fournier est l’homme d’une poésie économe et généreuse à la fois. Dans « Marche le Monde », souvent avec peu de mots, il rend compte d’une présence au monde tantôt faite d’émerveillement et d’interrogation, tantôt relatant les menues merveilles du quotidien ou des événements fugaces.
Le poète garde trace.
Il fait signes.
Question de regard, sans doute. Jacques Fournier est un capteurs d’instantanés autant qu’un glaneur de mots. Il regarde. Il entretient avec la mer, l’arbre, le ciel, l’inconnu de passage des conversations silencieuses qui émergent dans les poèmes de ce livre. Ce qu’il voit l’interroge, et il interroge à son tour. Autant de bulles qui éclatent pour le lecteur comme des invitations à poursuivre. Le poème est en chemin, toujours à prolonger, et ce recueil balise le parcours alternant scènes de la vie quotidienne, images fugaces, pensées, aphorismes, mêlant les tons, les rythmes, les styles dans un joyeux désordre.
Une manière de carnet de voyage.
Prolongeant ce premier ensemble, Jacques Fournier nous invite sur le chemin d’un mythe de l’enfance : le loup. Et c’est avec beaucoup de sympathie qu’il nous parle de ce grand flandrin maladroit et mal vu. Là encore, les poèmes interrogent, avec une grande tendresse pour ce mal-aimé à la réputation désastreuse qui se trouve, dans la magie du texte, réhabilité.
Alain Boudet
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