Les Rencontres permettront de poursuivre une réflexion au long cours sur les démarches d’ateliers d’écriture créative auprès des jeunes, d’échanger avec les équipes engagées sur des initiatives similaires au plan international, et de rencontrer des créateurs (écrivains, illustrateurs ou auteurs multimedia) afin de recueillir leur témoignage sur leur démarche créatrice, ainsi que des éditeurs sur leur approche du manuscrit. En 2000, sept ans avant ces rencontres, nous avions intitulé nos échanges, à Saint-Brieuc : « L’écriture au long cours ». Nous maintenant ce cap et souhaitons explorer les « frontières » de notre domaine, qu’elle soit frontières géographiques des pays du monde, ou frontières du champ d’activités. Nous avons vu sur la période écoulée beaucoup d’effervescence mais aussi beaucoup de « frontières » et peu de « long cours » : il est temps donc d’affirmer nos pratiques et de les inscrire dans le temps et dans l’espace, ce qui implique de se doter des outils pour y parvenir.
Plusieurs aspects des frontières d’écriture seront évoqués et notamment :
—* la question des handicaps physiques : malentendants et malvoyants (axe développé par le CNEFEI)
—* la réflexion sur les frontières sociales autour de l’écriture : intervention auprès des jeunes en difficultés d’écriture-lecture, illettrisme (dans une réflexion qui n’enferme pas dans un marquage). Axe développé par Lignes d’écritures avec l’académie de Versailles.
—* les frontières nationales : comment établir et maintenir des échanges solidaires avec ceux qui en d’autres pays organisent aussi de telles pratiques ?
La transversalité de l’association Lignes d’écritures l’amène à proposer également des regards croisés sur le hors-champ de l’atelier d’écriture : nous ne pouvons avancer dans ce domaine que si nous avons l’ouverture au monde de la création, en amont et en aval. C’est pourquoi nous nous interrogerons : —* en amont, sur les écritures spontanées des jeunes. C’est le champ de réflexion abordée dans une intervention liminaire de Marie-Claude Penloup, de l’université de Rouen, sociolinguiste qui travaille depuis de nombreuses années sur les écritures spontanées des jeunes, les soliloques,… Oralité, blogs, et autres approches du rapport vivant à la langue, existent avant qu’on ne mette en place un « atelier d’écriture ». Il est essentiel que l’animateur d’atelier soit convaincu que tout le monde a en partage un rapport intime à la langue. Le regard d’un monde cloisonné doit être changé. —* en aval, nous aurons l’approche de la création par les créateurs eux-mêmes et ceux qui réfléchissent à ces processus.
Ces journées s’adressent tout particulièrement aux médiateurs, enseignants, bibliothécaires, animateurs sociaux ou culturels, éducateurs,… qui travaillent en relation avec l’enfance et la jeunesse. Mais bien sûr d’autres médiateurs peuvent être concernés et accueillis avec plaisir, notamment dans le domaine des récits de vie et histoires de quartiers) et cette année tout particulièrement de l’illettrisme.
Rappelons que les organisateurs ne voient pas les ateliers d’écritures comme destinés à former des « écrivains » : simplement il nous semble important que cette approche vivante de la langue puisse exister, comme on pratique une approche vivante de la musique ou des arts plastiques. La confusion dans ce domaine s’explique pour de nombreuses raisons objectives. Elle est aussi parfois le fait d’une vision patrimoniale donc froide du rapport au fait littéraire dont nous ne sommes pas sortis, malgré des avancées certaines.
Les rencontres sont organisées par « modules » équivalents chacun à une demi-journée. Cinq modules seront proposés, du vendredi matin au dimanche midi (séance de clôture en début d’après-midi du dimanche).
La séance d’accueil et celle de clôture permettront de donner la parole aux partenaires publics associés à la manifestation (c’est-à-dire aux partenaires publics ayant une réflexion spécifique sur ce domaine où ils seront prêts à s’engager dans la réflexion et l’accompagnement dans les années à venir).